POULAAR
  ETRE PEULH
 

Pulaaku, "être" peul[3]

Le pulaaku [4] le pulaaku est « un ensemble de règles très subtiles »[5], morales et sociales, un « code de comportements jugés spécifiquement peuls »[6], voire « l’idéal projeté dans la manière d’être peul »[7].

Selon Elizabeth Boesen[8], « Le pulaaku se retrouve chez tous les groupes Peuls, dans toutes les régions ». « C'est une preuve de stabilité de la catégorie et une première indication sur sa signification et sa fonction qui, manifestement ne relève pas seulement du besoin d'identification liés à des contextes historiques particuliers. Dans cette acception très générale, on peut parler de la "pulanité" en tant que conscience d'une identité durable, conscience unissant les Peuls, indépendamment de toute explicitation au niveau du contenu ». Néanmoins José van Santen, dans ses études sur le terrain au Nord-Cameroun, constate que bien des Peuls ne voient pas de quoi il s’agit[9]. L'Indianiste Stein, ajoutera une note enrichie à la notion de segmentary State élaborée par Aidan Southall, à propos du pulaaku comme critère de sélection à chaque niveau de pouvoir. Il note par exemple, "l'absence de séniorité" ( contrairement aux successions et élections des groupes africains et au groupe de culture moyen-orientale proches) mais à "l'empilement d'élection par le conseil de même niveau et de confirmation ou d'intronisation par le niveau supérieur". "Dès lors, la langue elle-même, serait le pivot de plusieurs champs de signification, au tuilage des sons correspondants aux glissements de sens et le chevauchement des institutions et des groupes. En témoigne le fait que dans les sociétés peules où la "mise en caste" est la plus poussée, les groupes sociaux sont moins cloisonnés que ne le laissaient penser les taxinomies étiques élaborées dans les années 60."(p30 in " Figures peules")>/réf>.

Parmi ces valeurs peules figure la "suavité" ( beldum ) qui n’existerait que chez les Fulbe (bele sey to Pullo) et qui se concrétise non seulement dans leur hospitalité et leur générosité, mais dans tout leur comportement. On observe également une réticence à dire « non » (e woodi ). C’est ainsi qu’un Peul n’opposera jamais un "non" ferme, il dira « e woodi » (c'est bien). Or, quand un Peul donne gentiment son accord, cela ne veut souvent pas dire grand-chose. D'eux-mêmes les Peuls disent qu'ils sont tous des "hypocrites" ou bien que c'était "pour faire semblant" (Pullo fuu munaafitiijo nun). Ils décrivent leur comportement comme étant forcé : le sentiment de honte, leur pudeur ( semteende ) ne leur laisse pas le choix. Le comportement peul n'aurait en quelque sorte aucun rapport avec autrui, mais avant tout avec lui-même – La vie nomade a développé un caractère indépendant et une hypersensibilité ne favorise pas le contact avec autrui.La société Peule est fortement hierarchisée, l'aîné est respecté et même craint. Les formules de politesse et les règles du savoir-vivre sont nombreuses et très importantes.Le vouvoiement est de rigueur. Enfin, les yeux ( yitèrè ) ont une grande importance et les Peuls n'aiment pas être confrontés à leur image, ni même que l'on en discute. C'est un trait caractéristique que l’on observe également à des degrés divers dans la civilisations africaine , de l'Égypte pharaonique à l'Afghanistan. Le fait de se montrer (photos, films) n'a pas de valeur dans cette culture.


 
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